La suite des aventures de notre petite famille devenue, pour un temps , bayonnaise...

lundi 12 juillet 2010

NAITRE AUTREMENT



Salomé est née à la maison. C’est un projet qui nous tenait un cœur depuis longtemps et que nous avons pu préparer grâce à Muriel, notre sage-femme. Elle fait partie des rares sage- femme, en France, pratiquant la préparation globale (avant, pendant et après la naissance).
En effet, elles sont une cinquantaine en France.

Pourquoi seulement 50 ? Hé bien, simplement parce que notre société française ne les accepte pas ou très peu. Pour beaucoup, c’est une régression d’enfanter de cette manière.
Ces sage-femme sont des professionnelles engagées et passionnées, prêtes à mettre leur vie personnelle « en hypothèque » car leurs assurances sont à des prix démentiels (env. 19 000 euros/an, comme pour un gynéco). Evidemment, il leur est impossible de payer ce montant, Alors elles mettent en gage leurs biens personnels, et par conséquent leur vie de famille.

Pourquoi faire appel à une sage-femme libérale offrant la préparation globale ?

En ce qui nous concerne, notre expérience des 2 accouchements précédents nous avait laissé un goût amer, les 2 provoqués, ultra assistés par les médocs et les machines. Attendre des heures et des heures que ça se passe, allongée sur un lit, n’ayant pas le droit de bouger, branchée de partout ( péridurale, monitoring, masque à oxygène, glycémie, ocytociques….) : impuissante !!! Etre à la disposition du personnel plus ou disponible et aimable….

Cette fois, j’avais besoin de maîtriser, de me sentir active dans la naissance de notre enfant, de savoir ce qu’est une vraie contraction et aussi que Mika puisse s’investir davantage.
Nous avions vu un reportage sur les accouchements à domicile lorsque nous vivions à Tahiti. L’idée a tranquillement fait son chemin et lorsque je suis tombée enceinte, nous avons eu la chance de trouver Muriel à 15 km de chez nous. Plus nous préparions ce projet, plus il nous semblait évident. Et le peu de visites en clinique pour les échographies, n’ont fait que renforcer encore plus ce désir. Car avec Muriel, nous n’étions pas un simple n° ; c’est une relation qui s’est établie. Nos entretiens duraient au moins 3/4 d’heure (contre 10 min. chez le gynéco). Pas besoin de se représenter à chaque fois : nous étions connus, écoutés et soutenus. De plus, le père et les enfants sont totalement pris en compte dans le projet.

Le moment venu, après des contractions plus ou moins régulières au long de la journée, à 18h30 nous appelons Muriel. Nous devions théoriquement aller la voir pour un monitoring à 19h, mais finalement, c’est elle qui est venue à nous car le travail se mettait en place. Elle arrive après sa journée à 19h30, car nous avions encore le temps. Mika avait préparé la pièce où nous allions nous installer. Le matelas était par terre, les bougies allumées, les volets fermés, la musique douce en fond sonore.
Moi je gère les contractions de plus en plus intenses et rapprochées grâce aux respirations ventrales et aux encouragements de Mika et Muriel. Mika me masse le dos avec l’huile d’arnica, respire avec moi. Anouk et Titouan, nos deux premiers enfants, viennent nous dire bonsoir avant de se coucher, ils savent qu’à leur réveil un frère ou une sœur sera là.
Le moment se rapproche, Mika est assis sur une chaise, moi à genou la tête posée sur un oreiller sur ses genoux. Muriel me met des gants chauds sur le périnée et m’encourage toujours. La poche des eaux n’est toujours pas percée ce qui freine un peu la sortie du bébé. Une ultime contraction et voilà la poche cède et notre puce sort comme une fusée. Il est 21h29, c’est une fille, elle s’appelle Salomé.

Voilà, il y aurait tant à dire encore, à partager. Nous voulions juste rendre hommage à ces professionnelles qui se battent pour faire naître autrement, contre les institutions et certains (beaucoup de) professionnels qui leur mettent des bâtons dans les roues. Bien évidemment, l’idéal serait que les maisons de naissances se démocratisent et qu’elles ouvrent un peu partout mais c’est loin d’être le cas. Ce serait pourtant le meilleur moyen de conjuguer médecine et naturel, de pouvoir laisser la place aux familles et au choix des mères jusqu’au bout. Et puis, par ailleurs aussi, de faire faire des économies à la sécu car moins de médicalisation (ou plutôt une médicalisation plus adaptée) égale moins de frais.
L’idéal serait donc de pouvoir avoir le choix de la manière d’enfanter sans paraître marginal, que tous ces moyens nous soient proposés équitablement.

Comme je l’écrivais au dessus, il y aurait tant à dire, à développer, à expliquer ; mais bon, nous voulions simplement partager notre expérience et vous dire comme nous avons été heureux de la vivre, dans la simplicité. Et peut être aussi, aurons nous fait avancer un peu le débat par le simple fait d’en parler, d’échanger….

Merci de nous avoir lu.

Flo, Mika, Anouk, Titouan et Salomé

N.B. : le point de vue du papa :
« D’abord réticent, car peu informé et le poids de la société faisant son effet, l’idée au contact de témoignages de personnes ayant franchi le pas (qui bizarrement avaient souvent vécu des premières fois assez semblables aux nôtres), et de la sage-femme, a ensuite fait son chemin pour devenir évidente. Et la naissance ayant maintenant eu lieu, je me rends compte que passer à côté de cette naissance à la maison aurait été un gâchis. Salomé est né de la plus belle façon, de la plus harmonieuse. »

Ref. de sites :
- accouchement à domicile ( à taper sur google pour récolter beaucoup de témoignage)
- www.lllfrance.org
- www.ordre-sages-femmes.fr
et encore beaucoup d’autres sites encore à fouiller sur le net……..

jeudi 1 juillet 2010